Madagascar peut miser mieux pour gagner plus !
Face au contexte de crise dans le golfe d’Aden, la sécurité maritime est une aubaine pour la partie malgache et l’ensemble des pays de l’Afrique australe au même titre que ceux de l’Océan indien. L’enjeu est de taille, puisqu’il y va de l’avenir d’un peuple, d’une région et d’un continent.
Faut-il rappeler que le canal de Mozambique à lui seul est emprunté par 5.000 navires pétroliers chaque année. Ce qui représente près de 30 % du trafic maritime pétrolier mondial. Ce qui pousse la partie malgache à des responsabilités géopolitiques, stratégiques et diplomatiques importantes au sein de la communauté internationale.
Dans ce flux maritime, on ne parle pas uniquement de pétrole. Les minerais stratégiques, à l’exemple du nickel de Toamasina, du gaz liquéfié du Mozambique ou aussi du charbon de terre de l’Afrique du Sud, sont autant de produits africains en quête de distribution dans plusieurs parties du globe. Et la convoitise des grandes puissances comme les États-Unis, la France, la Chine, la Russie, l’Union européenne ou aussi le Japon, de répondre présent au développement de Madagascar et des pays de l’Afrique australe n’est pas pour autant un cheque en blanc. Du moins, elles veulent la stabilité de la région afin de sécuriser le trafic maritime basé essentiellement sur l’énergie.
La visite de la ministre japonaise des Affaires étrangères Yoko Kamikawa et aussi de son homologue indien Subrahmanyam Jaishankar en Afrique n’est qu’une suite logique des prospections des pays émergents visant à soutenir leur consommation d’énergies alternatives au pétrole. La diplomatie économique des pays africains dont Madagascar fait partie est plus qu’au rendez-vous de ces prochaines années.
Bien évidemment, Madagascar peut y gagner dans cette nouvelle donne géostratégique. L’industrialisation à outrance telle que prévue dans le calendrier de développement de l’Union africaine, l’investissement pour une indépendance énergétique ainsi que la sécurisation de ses ressources naturelles sont entre autres des sujets sur lesquels les politiques du pays doivent présenter sur la table avec leurs partenaires internationaux. Tout ceci afin de réduire ce taux de pauvreté ou plutôt cette paupérisation infinie…
Le défi de l’exercice démocratique
À un mois des élections législatives malgaches, les candidats se précipitent dans leurs circonscriptions pour séduire les électeurs. Chacun a son style. Tout y est ! Porte-à-porte, distribution de produits de première nécessité, visites de marchés, organisation de tournois sportifs…
Les candidats de la coalition pro-régime comme ceux de l’opposition sont dans ce bain de l’exercice dit démocratique. C’est pour dire qu’ils sont tous dans le starting-block avant d’entamer leur campagne électorale, du moins celle officielle prévue par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Tous les intervenants, sans exception, sont désormais en pré-campagne.
Sauf que, dans cet exercice, la légalité compte aussi. Un point que bon nombre de citoyens malgaches, les électeurs proprement dits, n’entendent pas pour le moment suivre à la loupe. L’on se contente des cadeaux, des promesses et des programmes, voire des réalisations annoncées par les candidats députés. Faut-il rappeler que nous sommes dans une République régie par des lois et des principes ? Certes, s’il y a de la fumée, il y a du feu quelque part. Ceci dit, l’exercice de la démocratie doit être observé par tous les acteurs, les gouvernants comme les gouvernés. Ne jetons plus les fautes aux autres, soyons tous des responsables.